- Le champ théorique de la philosophie pour enfants
Cette typologie a pour but de donner une image globale du champ théorique de la philosophie pour enfants. Elle n’est pas exhaustive, et comme toute classification, elle a des aspects simplificateurs.
Elle ne prend pas en compte (pour l’instant) toutes les nuances des pratiques et toutes les situations hors de France/Europe (les adaptations ou remaniements de la méthode de Matthew Lipman dans de nombreux pays, en Amérique du nord et du sud, Australie et Asie…).
- Quelle classification ?
Pour décrire les différentes méthodes de philosophie pour enfants, je m’appuie sur la classification établie par Edwige Chirouter (2015) qui permet d’identifier les différentes sensibilités de la pratique de philosophie pour enfants par leurs objectifs prioritaires. A ce sujet, elle parle:
- d’un courant « philosophique » qui insiste sur les exigences de pensée et la didactique du philosopher, influencé par Matthew Lipman.
- d’un courant « éducation à la citoyenneté » qui insiste sur les habitus démocratiques.
- d’un courant « psychanalytique » qui insiste sur la reconnaissance du sujet, avec notamment Lévine et Agsas.
- De la théorie à la pratique
J’insiste ici sur le fait que les méthodes/courants que je présente se sont cristallisées autour de certaines personnalités mais il convient de souligner que ces différentes méthodes/courants ont essaimé en France autour d’équipes de praticiens, formateurs et chercheurs, qui ont formé un certain nombre de personnes et produits des articles ou des supports de diffusion.
De plus, nombre de praticiens et formateurs ont intégré des éléments de différentes méthodes, méthodes qui parfois, se situent elles-aussi à la croisée de deux ou plusieurs courants. Les pratiques ne sont donc pas rigides et cloisonnées (ce que peut sous entendre le terme de méthode).
Sur le terrain, les pratiques sont très diversifiées et les méthodes/courants de philosophie pour enfants s’influencent très souvent.